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Nature Rights à la rencontre des étudiants d’Aix en Provence

2. Mobilisations, 8. Nos Actions| Views: 1003

NatureRights participait au colloque “Les Peuples Autochtones, quel droit, quelle protection, quel avenir ?” organisé par le master 2 Action et Droit Humanitaires de la Faculté de droit d’Aix en Provence, le 24 et 25 mai derniers.

L’origine du colloque

Dans le cadre de leur Master, les étudiantes ont monté un projet de stratégie contentieuse en faveur des Sami, dernier Peuple autochtone d’Europe, menacé par divers projets d’entreprise.

Par la suite, l’idée d’un colloque visant à sensibiliser sur l’importance d’inclure les Peuples autochtones au sein des processus décisionnels portant sur l’environnement et la crise climatique s’est concrétisé à travers l’organisation de cette rencontre.

Conférence introductive

avec l’intervention de Mme. Subuma Mapou et Daniel Arbodelada

Daniel Arboleda est un doctorant AMU (Aix-Marseille Université). Auteur d’un mémoire portant sur les éléments sous-jacents à la protection internationale des Peuples autochtones, il travaille actuellement à l’écriture d’une thèse portant sur l’altérité dans le droit interaméricain. Lors de la conférence introductive Daniel a posé le cadre du statut juridique des Peuples autochtones et a exprimé le problème lié à la mise en place d’instruments juridiques émanant d’entités d’oppression des peuples concernés.

Madame Mapou est porte-parole d’IKAPALA et du Comité Rhéébù Nùù. L’ONG IKAPALA, Institut Kanak des Plantes, de l’Artisanat et des Langues Autochtones a été créé en 2017. Dans ce cadre Subama Mapou joue un rôle de consultante entre les organismes de recherche, les organismes étatiques et publics et les peuples. Elle a mis en lumière l’importance des Peuples autochtones dans la conservation de la biodiversité ainsi que les enjeux de la prévention de la biopiraterie, sujet encore peu connu du grand public.

Table ronde 1 : Droit à la Terre,

avec l’intervention d’Aurélie Laurent et Marine Calmet

Aurélie Laurent est Maître de conférences à l’Université du Mans où elle enseigne le droit de l’Union européenne, le contentieux des libertés et le droit constitutionnel comparé. Elle a abordé les critères entourant le statut des Peuples autochtones ainsi que leurs droits, notamment le droit de propriété sur la Terre.

Marine est chargée de plaidoyer chez NatureRights. Lors de cette table ronde, elle a pu sensibiliser le public aux enjeux de la protection des droits de la Terre, en s’appuyant sur l’exemple du projet Montagne d’Or, pour rappeler que cette mine constitue un cas d’espèce actuel de violation des droits des Peuples autochtones et des droits de la Nature

Table Ronde 2: L’importance des cultures autochtones,

avec l’intervention de Lorraine Dumont et du Pr. Laurent Fournier

Lorraine Dumont est doctorante à Aix-Marseille Université, membre de la clinique doctorale Aix Global Justice. Sa thèse porte sur les théories de la justice et le droit international des droits humains. Lors de son intervention, Lorraine a clarifié la notion de “génocide culturel” grâce au cas des Residential Schools au Canada.

Le Pr. Fournier est maître de conférences au département d’anthropologie de l’UFR ALLSH à Aix-Marseille-Université et chercheur à l’Institut d’Ethnologie Méditerranéenne, Européenne et Comparative (UMR 7307 CNRS). Ses travaux portent sur les transformations des cultures locales dans le contexte contemporain. Depuis 2012, il participe à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France et s’intéresse à l’impact des politiques publiques de la culture. Dans le cadre de cette table ronde, le Pr. Fournier a identifié les opportunités et les contraintes pour les cultures autochtones du cadre juridique international de la protection du patrimoine culturel immatériel.

Table Ronde 3 : Les actions menées en faveur des Peuples autochtones,

avec l’intervention de Rachelle Hnawia et Marine Calmet

Rachelle Hnawia est Kanak et habite en Métropole depuis 2017. Membre de l‘association Cagous du Caillou Bordelais, l’ACCB. Depuis 2017, cette association propose différentes activités afin d’aider les étudiants kanak à s’installer en métropole, et les rassemble à l’occasion de commémoration d’événements importants ayant trait à l’histoire calédonienne. Rachelle Hnawia a présenté ces actions concrètes permettant la préservation de la culture kanak.

Marine Calmet a présenté les enjeux de la protection des expressions culturelles, des symboles et de l’artisanat traditionnel. Les Peuples Autochtones de Guyane sont actuellement confrontés à un pillage commercial de leur héritage culturel, notamment le peuple Wayana qui vit sur le fleuve Maroni. Le droit français est inadapté et ne permet pas aujourd’hui de protéger le patrimoine culturel de ces peuples. De nouvelles solutions juridiques doivent donc être trouvées.

Retrouvez les informations sur le colloque.

Un partenariat de l’Université d’Aix Marseille, l’Institut d’Études Humanitaires Internationales, le Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Étudiantes (FSDIE) et Reesah – REseau d’Etudiants Spécialisés en Action Humanitaire.

Art et activisme

Une exposition temporaire a été mise en place dans le hall du bâtiment central de la faculté de droit d’Aix en Provence durant la semaine précédant le colloque.  

Présentant les oeuvres de l’artiste Jaider Esbell et du photographe Julien Ansault, cette exposition avait pour objectif de sensibiliser par l’art et la culture et donner à voir la résistance des Peuples autochtones en Guyane et au Brésil.

L’exposition “It was Amazon de l’artiste Jaider Esbell est une série d’oeuvres militantes qui nous donne  un aperçu des violations perpétrées par les multinationales en l’Amazonie. Dans ces peintures, Jaider réveille l’indignation et responsabilise le public face à la consommation de masse qui détruit petit à petit le poumon vert de notre Planète.

Jaider est un artiste pluridisciplinaire, écrivain, peintre et également producteur culturel. Appartenant au groupe ethnique Makuxi, il vit au Brésil depuis sa naissance.  En 2016, il a été nominé au Pipa World, plus grand prix d’art contemporain au Brésil.

Pour en savoir plus sur Jaider Esbell : https://www.jaideresbell.com.br/site/

Remerciements

Le colloque a permis d’aborder un large panorama de thèmes de haute importance en mêlant des approches pluridisciplinaires à la fois académiques, associatives et militantes.

Les jeunes juristes humanitaires qui seront bientôt diplomés ont obtenu un aperçu du travail fourni par les personnalités autochtones pour faire respecter leurs droits collectifs et les difficultés rencontrées du fait de l’absence de statut particulier reconnu par la France.

Nature Rights tient à féliciter les organisatrices de ce colloque et les partenaires qui ont permis de sensibiliser de jeunes juristes aux enjeux de la protection des droits de la Nature et des Peuples autochtones.

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